BENOIT POELVOORDE : « MES 10 LIVRES POUR L’APERO »

Carlo Cipolla , Frederick Exley, Steve Tesich… Pour Benoît Poelvoorde, les grands auteurs de la soif sont peut-être aussi ceux qui permettent de lever le pied à l’apéro. Dommage qu’on ne serve pas encore de littérature au bistrot !

Benoît Poelvoorde, quels sont vos dix livres à lire à l’apéro ?
B.P. : Pour le premier, je dirais sans aucune hésitation : Les Lois fondamentales de la stupidité humaine (PUF). C’est un historien italien qui a écrit ça dans les 70’s (Carlo Maria Cipolla) avec un ton pseudo-scientifique à la Perec, c’est génial. Il raconte, entre autres, comment même les lauréats du Prix Nobel n’échappent pas à ces fameuses « lois de la stupidité humaine ». Si vous lisez ça, vous allez tellement vous marrer qu’après vous aurez envie de boire un coup.

Et le second livre ?
Si vous avez vraiment très soif, je pencherais pour Le Dernier Stade de la soif (éd. Monsieur Toussaint Louverture) de Frédérick Exley. Ce sont ses mémoires fictives au gré des bars sur l’alcool, les échecs, ses rêves de gloire chez les New York Giants, etc. Ce que l’auteur appelle « les fardeaux du chagrin ». Ça, c’est un grand livre (préfacé par Nick Hornby, ndlr) : un vrai remontant avec du Nabokov à l’intérieur ! Et pour la suite, j’aurais envie de me replonger dans Demande, et tu recevras (éd. Monsieur Toussaint Louverture) de Sam Lipsyte : la vie de Milo Burke, un peintre pas très en forme et qui ne réussit jamais rien… Bon d’accord, ça n’a pas l’air très gai (rires). Mais en fait c’est très drôle. Une vraie satire sur la réussite qui peut être aussi une forme d’échec. C’est tellement bon qu’un journal avait écrit que, lorsqu’on ferme le livre, on est gagné par un immense sentiment de perte…

Et pour l’happy-hour ?
Alors, pour la deuxième mi-temps, il faut absolument lire Karoo (éd. Monsieur Toussaint Louverture) de Steve Tesich. L’histoire d’un scénariste à Hollywood, à qui il arrive la chose la plus terrible du monde : il ne parvient plus à être saoul. Du coup, il fait semblant, un peu pour rassurer les gens. Et plus il boit, moins il est ivre. Une vraie tragédie ! Et puis, vous avez également Alcoolique de Jonathan Ames et Dean Haspiel, etc. Bon, j’arrête là, sinon cette interview va virer à la tournée générale. Mais si vous venez prendre l’apéro avec moi à Namur, je vous ferai une liste. Y’en a plus de dix…

Entretien : Olivier Malnuit. Photo : Thomas Laisné. 

Retrouvez l’intégralité de cet entretien avec Benoit Poelvoorde dans le nouveau numéro de Grand Seigneur #8, actuellement en kiosques. 

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