Titoff, un MEC A LEGUMES comme les autres? A lire dans Grand Seigneur, le 25 Mars en kiosques.

TITOFF : « LES POIVRONS, C’EST TOUTE MA VIE ! »

DES FRITAS DES PLAGES D’ORAN AUX TORTELLINI AU THON ET A L’ESPADON, LE COMEDIEN ET HUMORISTE TITOFF CUISINE (PRESQUE) TOUT AVEC DES POIVRONS ROUGES ! UN LEGUME QUI AGIT SUR LUI COMME UNE VRAIE MADELEINE DE PROUST, UN SUPER CLACOS (OU UN BON VERRE DE VIN ROUGE)… GRAND SEIGNEUR L’A FAIT MIJOTER A FEU DOUX. 

_ Titoff, qu’est ce qui vous fascine tant dans les poivrons ?

_ Titoff : Je suis d’origine méditerranéenne et le poivron, c’est toute ma vie ! C’est un légume d’une couleur extraordinaire : un rouge vermillon, vif, presque explosif, qui me rappelle la Frita (l’équivalent de la Tchoutchouka algérienne) de ma grand-mère à Oran, avec des poivrons rouges et des tomates grillées à l’intérieur. Elle nous préparait ça quand on allait à la plage. C’est un plat espagnol inspiré des Empanadas en Argentine. Et moi, j’adorais l’odeur des poivrons qui cuisaient à la plancha, la peau qu’il fallait enlever délicatement, les tomates qu’on ajoutait sur le feu avec un peu d’ail et d’oignon. Le tout qu’on laissait frire et mijoter doucement, jusqu’à ce qu’il reste quelques morceaux de poivrons fondants. Ensuite, on incorporait ce mélange dans la pâte brisée (ce qui s’appelle la Coca). C’était un vrai régal…

_ En gros, les poivrons c’est un peu votre Madeleine de Proust ?

_ Pour moi, c’est même fantasmagorique, un aliment rare comme un très bon vin, du caviar, un grand fromage. Les poivrons, c’est un vrai feu d’artifice dans la bouche quand c’est bien cuisiné ! Bien sûr, il y a un côté pied-noir très affectif dans ce genre de cuisine à l’oranaise. Mais j’aime aussi les poivrons à la provençale que l’on prépare au barbecue sur un feu de bois avec juste un filet d’huile d’olive. Ou encore les brouillades d’œufs aux poivrons rouges teintés de piments d’Espelette, les tortellini aux poivrons que je prépare avec des câpres écrasées, des petits cubes d’espadon, du thon rouge cru mariné avec du sésame et une belle sauce tomate avec de l’huile d’olive, que l’on fait revenir avec des oignons…

_ Vous-même, vous cuisinez les légumes ?

_ Oui, beaucoup pour ma fille. C’est quand même assez formidable, la cuisine. Éplucher des légumes, les poêler, les rôtir, les griller, ça permet de déconnecter autrement qu’en buvant un verre entre potes. Mais cela n’a pas toujours été ainsi. J’ai longtemps considéré que la cuisine était une preuve d’amour de ma grand-mère, de ma mère et de mes tantes. Autrement dit, plus jeune, je me contentais souvent de me mettre à table pour rendre hommage à leurs plats…

_ Et aujourd’hui ?

_ Les rôles se sont plutôt inversés. C’est moi qui cuisine pour ma fille de 8 ans, pour ma femme et même pour ma mère, comme pas plus tard qu’hier soir avec mon veau à la moutarde. Il faut dire qu’à la maison, entre ma femme russe, ma belle-sœur sud-africaine et les origines méditerranéennes de ma mère, on n’a pas de quoi s’ennuyer.

_ On vous a vu récemment sur scène dans une pièce où vous n’arrêtiez pas de manger…

_ Absolument ! Ça s’appelait Inséparables, un vaudeville très moderne et revisité par Cyril Lecomte d’après une pièce écrite par mon frère Laurent Junca. L’histoire d’un couple en cours de séparation qui tente en vain de vendre son appartement, lorsque soudain la mère vient préparer une blanquette de veau. Et là, tout part en pugilat…

_ C’était la première fois que vous parliez de cuisine sur scène ?

Disons que la nourriture – quelle qu’elle soit – a toujours été d’une certaine manière au cœur de mes spectacles : le sketch sur les chips, celui sur les 5 fruits et légumes par jour, sur le Kinder Bueno (rires)…

_ C’est vrai que vous démarré votre premier stand-up dans un restaurant ?

_ Oui, même si à l’époque je ne savais pas que ça s’appelait du « stand-up ». Ça se passait dans le resto de mon frère à Saint-Tropez. Et puis ensuite, j’ai monté une troupe (Les Locos), produit mon premier one-man-show à Marseille, tourné dans le film d’Akhenaton (Comme un aimant), un ami d’enfance, joué l’amant de Marion Cotillard dans Les Jolies Choses de Gilles Paquet-Brenner avec qui j’ai fait également Gomez et Tavarès, tourné dans Cavalcade le rôle de Bruno de Stabenrath, de- venu tétraplégique, etc…

Entretien : Olivier Malnuit et Malika Lambert. Photo : Eddy Brière. 

Le nouveau GRAND SEIGNEUR, en kiosques dès la semaine prochaine !